Un bout de pain dans ma tete

« Au lieu de mon cerveau, il ne me restait qu’un bout de pain dans ma tête. » C’est de cette façon, à la fois cynique, lucide et poétique que Chil Elberg décrit les rudes souvenirs de son odyssée dans les camps nazis. En une phrase acerbe, il résume la faim meurtrière, l’horreur et la cruauté qu’il a subis pendant presque trois ans.

Chil est le prénom d’un môme, qui à la fin des années vingt a fui la Pologne avec ses parents pour la Belgique. Lorsque la Deuxième Guerre mondiale éclate, il vit, alors qu’il n’a que seize ans, les atrocités de douze camps de concentration et d’extermination nazis. Etant Juif, il passe même par Auschwitz-Birkenau. Mais il survit, et ce petit bout d’être humain famélique retrouve son pays adoptif, la Belgique.

Hélas, personne ne l’attend. De la sécurité de son domicile parental il ne reste que la sonnette à la porte d’entrée. Tout le monde a été assassiné dans le Shoah: ses parents, sa famille, ses meilleurs amis. Il est seul à l’aube d’un nouveau monde.

La résurrection se fait péniblement. Aujourd’hui, après les années de silence, il essaye d’accepter en expliquant au monde ce qu’on lui a fait il y a septante ans. Ceci en espérant que cela ne se passera plus jamais.

Le récit poignant de Chil Elberg est complété de témoignages de personnes qui ont appris à connaitre et à apprécier le courage et la joie de vivre avec lesquels il transmet aux nouvelles générations son message d’espérance et de paix.